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Du dossier de presse

Une simplicité violente, tendre,
une humanité poignante.
Un homme actuel, à vous couper le souffle.
Actuel aussi, comme on dit « textuel ».
Voilà ce à quoi j’ai dit oui.
Oui à cette musique qui vous emporte
avant même qu’on lui prête l’oreille,
à cette voix qui donne de l’oreille aux sourds
de l’âme et du corps, qui vous injecte cette
indomptable fraternité qui fait le meilleur
de notre humanité.
Oui à cet homme qui sait si bien faire oublier
les conventions poétiques qu’il n’en est que plus
proche de la poésie.

Si le livre que j’ai publié    n’est pas
celui qui a été écrit, c’est qu’il n’a pas été « écrit ».
Si j’ai trahi   (trahison passionnée, aimante)
c’est par respect pour le lieu d’écriture
unique, celle de l’histoire vraie.
Lien qui récuse réticences, dissensions.
(Pouvait-il s’agir, entre Barnes et Starer,
de… « traduction » ?)

Alors j’ai pris sur moi de ne pas inter-venir,
de ne pas « m’approprier », mais de laisser que
se prolongent, par delà la césure de l’horizon,
des lignes de fuite – Contrepoint à deux parties.
J’ai trahi par respect, comme le langage
nous trahit quand il nous pousse à dire oui
à ce qui nous dépasse, parce qu’il nous habite.

Plus fort que les raisons du savoir, il y a
la sensation d’une force qui ébranlera
toujours tous les carcans ; ceux des lexiques
et des syntaxes – futiles montres de papier –
n’ont pas eu ici droit de cité

Je me suis faite l’humble Complice des
dissonances d’un Quatuor où la première
voix est toujours celle de l’Innommé.
… et puis j’ai « livré » quelque chose
de cette alchimie qu’est une Rencontre.

Entre trahir et Livrer … un secret,
la différence c’est l’inscription, la transmission,
le Télos de la Trace.

… et la tradition de l’Imprimerie Paillart,
à  laquelle nous devons le plus beau Nerval,
a fait le Grand Écart que nous appelions –
pour KEITH BARNES – qui ouvre cette Collection.

Pour Jacqueline, son éditrice
septembre 2003  Mireille Batut d’Haussy