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K.B. KEITH BARNES (extrait)



Jacqueline Starer

 

K.B. KEITH BARNES

 


I

 

K. se sentait fatigué. Il restait des heures, allongé au soleil sur une chaise longue, la tête un peu penchée. Depuis quelques mois, il ne travaillait plus jusque tard dans la nuit, la nuit qui ne juge pas, qui ne blesse pas et lui donnait le sentiment d'être son propre maître : quatre heures au moins, chaque soir, de solitude et de silence, pour écrire : il avait dû abandonner ce rythme pour se coucher vers minuit et ne buvait plus que six ou sept tasses de café par jour. Les vacances avaient été les bienvenues : une maison du XVIIe siècle, dans le Norfolk, entourée de champs et d'herbes hautes, à 50 km d'une mer venteuse. Il aimait manier la faux et contempler l'étang et, surtout, se reposait. [...]

Et elle, photographiait, fixait l’homme pâli au sourire heureux, l’homme et la faux, l’homme et sa tasse de thé sur la plage de galets. Cet été-là, les Américains avaient débarqué sur la lune et il se réjouissait de l’ère nouvelle qui commençait. Plus tard il serait connu comme poète du temps de cet espace. [...]

 

 

© éditions d’écarts, 2007