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Presse parlée

France Culture
23 XII 2003
Poésie sur Parole

Les éditions d’écarts viennent de publier les œuvres complètes du poète anglais Keith Barnes disparu en 1969 emporté par une leucémie à l’âge de 34 ans ; cette édition bilingue sera pour beaucoup de lecteurs une révélation non seulement parce que l’œuvre de Keith Barnes est longtemps restée dans la pénombre mais surtout parce que sa poésie est chargée d’une énergie, d’un élan et d’une force d’émotion que le temps n’a pas émoussés


Keith Barnes était né à Londres en 1934 et c’est dans cette ville qu’il a passé son enfance et a connu la guerre, le black out, les bombardements. Quelques uns de ses poèmes en font ressurgir le souvenir et c’est l’occasion de souligner qu’il y a dans l’œuvre de Keith Barnes une veine civique et politique, un talent aussi pour la satire sociale, la plus mordante et corrosive. Mais ce ne sont pas ses seuls registres. Keith Barnes fut d’abord un musicien, membre de la Royal Academy of Music avant de ne se consacrer qu’à la poésie mais cette première vocation musicale a sans aucun doute irrigué son écriture et pas seulement sur le plan thématique.

Toutefois le registre majeur de Keith Barnes est celui de la lyrique amoureuse. L’amour, la toute puissance du désir, les vertiges de la jalousie lui ont inspiré quelques uns de ses plus beaux poèmes. A travers son œuvre poétique, Keith Barnes apparaît comme un homme ivre de vie, épris de liberté, avec une âme pétrie pour moitié de tendresse et pour moitié d’intransigeance, ce qui lui donne un grand rayonnement intérieur. Disparu donc à 34 ans, Keith Barnes n’aura pas connu le dernier jour de la jeunesse. Et sans doute est-ce aussi cette jeunesse intacte qui éclaire 30 ans plus tard l’ensemble de ses poèmes qui nous parviennent dans une belle traduction de Jacqueline Starer. En voici quelques uns. Ils sont lus par Emmanuel Lemire.


Chronique de Jean-Baptiste PARA